À Larue, dans la commune de Quartier-Morin (Nord d’Haïti), un adolescent de 17 ans a été poignardé, ce lundi 14 juillet 2025, par sa propre mère. Son seul tort : être ouvertement homosexuel (masisi). Ce drame familial, sur fond d’intolérance, révèle une réalité glaçante et relance l’urgence d’agir contre la haine au sein même des foyers.
Il vit désormais avec une blessure au corps… et une autre, plus profonde, au cœur. Jeffrey Val n’oubliera jamais ce jour. Sa mère tente de fouiller son téléphone. Il refuse, s’impose. Une dispute éclate, puis une bagarre. Dans un geste d’une extrême violence, elle lui plante un couteau dans la hanche. Blessé, humilié, Jeffrey s’effondre. Ce n’est pas un inconnu qui l’a attaqué. C’est sa propre mère.
Les agents de la BSAP (Brigade de Sécurité des Aires Protégées), alertés, interviennent. La mère est arrêtée et conduite à la base locale de l’institution, où elle est placée en garde à vue. Une enquête est ouverte, mais pour Jeffrey, les dégâts sont déjà faits : la blessure physique est moindre face à la trahison affective et à la violence morale.
Ce drame n’est pas un cas isolé. Des milliers de jeunes en Haïti vivent dans la peur, rejetés par leur entourage à cause de leur orientation sexuelle. Jeffrey, 17 ans, devient malgré lui le visage d’une jeunesse LGBTQ+ abandonnée, agressée, oubliée dans un pays qui peine à protéger les plus vulnérables.
Il ne s’agit pas d’un fait divers, mais d’un signal d’alarme. Il est temps d’en finir avec l’omerta familiale, de briser le silence et de défendre les droits des jeunes LGBTQ+ à vivre en paix, en sécurité, et avec dignité. Parce qu’aucun amour de soi ne devrait coûter une lame dans la chair.
