#MeToo à la porte du HMI : témoignages chocs de 3 victimes

Un scandale majeur se profile à l’horizon dans l’industrie musicale haïtienne (HMI). Trois jeunes artistes, deux chanteuses et un chanteur, ont décidé de briser le silence sur des abus sexuels subis de la part de managers et promoteurs. Leurs témoignages, dévoilés à StarUne Magazine, pourraient bien déclencher un mouvement similaire au #MeToo dans le HMI, bouleversant une industrie perçue comme une grande famille.

*Estère nous donne un coup de fil un samedi soir vers 20h15. En larmes, elle lutte pour nous faire entendre sa voix tremblante. Consciente de l’impact de ses sanglots, elle raccroche et nous rappelle environ cinq minutes plus tard. Cette jeune chanteuse de 24 ans, originaire du Cap-Haïtien, commence alors à reconstituer les faits tragiques de son histoire.

Elle raconte avoir été contactée par un promoteur haïtien vivant aux États-Unis grâce à un ami de longue date. En ce samedi 26 juillet 2024, le promoteur vient de lui proposer des rapports sexuels en échange de sa participation à un festival à Miami en août.

Estère se souvient de cet homme de 53 ans, prêt à venir à Cap-Haïtien et réserver une chambre d’hôtel, si elle acceptait. Elle réfute catégoriquement l’avance indécente, tout en préservant l’anonymat du promoteur.

Malheureusement, Estère n’est pas un cas isolé. D’autres voix commencent à s’élever contre les comportements abusifs dans le HMI. Son témoignage nous mène à *Richecard, un jeune chanteur de 19 ans vivant à Port-au-Prince. Il accuse Louis-Claude Malbranche, un manager de Pétion-Ville, de chantage sexuel.

Richecard rapporte que Malbranche lui a demandé des rapports sexuels en échange d’enregistrement studio et d’un clip de sa nouvelle chanson « Ayiti p ap peri ». Le jeune homme accepte et regrette d’avoir été sodomisé, sans que le manager ne tienne ses promesses. Ces événements remontent à avril 2024 et ont conduit Richecard à abandonner son projet musical.

Ces révélations rappellent la vague #MeToo qui a secoué l’industrie cinématographique aux États-Unis en 2017. Des actrices courageuses ont dénoncé Harvey Weinstein, déclenchant une chaîne de témoignages à travers le monde, touchant des pays comme la France, l’Italie et l’Inde.

En Haïti, notre quête déterminée de révélations précieuses nous guide tout droit vers *Nadie, une autre source incontournable d’expériences authentiques. Jeune femme de 21 ans, elle est native des Cayes, résidant à Port-au-Prince pour ses études universitaires. Mannequin et chanteuse, mère d’une fillette de deux ans, elle raconte être tombée enceinte en 2022 après une relation forcée avec un manager nommé Ricot Beausejour.

Ricot est informé de la situation et cesse tout contact avec elle, la bloquant sur les réseaux sociaux. Ce témoignage poignant soulève des questions urgentes sur les abus de pouvoir dans le HMI, souvent perçue comme une grande famille.

Ces révélations pourraient bien être le déclencheur d’un mouvement #MeToo dans le HMI, encourageant d’autres artistes à partager leurs histoires et à exiger des mesures pour garantir un environnement de travail plus sûr.

Cependant, la prise de parole n’est pas sans risques. La peur des représailles et la culture du silence sont encore très présentes. En parlant, ces jeunes artistes font preuve d’un courage admirable, mais ils mettent également en lumière les difficultés pour dénoncer des comportements abusifs dans une industrie aux relations de pouvoir inégales.

Il est impératif que les institutions, les médias et le public haïtien soutiennent ces voix courageuses. Les artistes doivent se sentir protégés et entendus lorsqu’ils dénoncent des abus. Ce soutien est crucial pour que le mouvement #MeToo prenne racine dans le HMI et mène à des changements durables.

Les témoignages d’Esther, de Richecard et de Nadie pourraient bien être le point de départ d’une révolution dans l’industrie musicale haïtienne. À quand le #MeToo du HMI ? Peut-être est-il déjà en marche, porté par le courage de ceux et celles qui osent briser le silence.

Nous avons donné des noms d’emprunt à ces 3 jeunes artistes afin de protéger leur identité et de les garder en sécurité contre d’éventuelles représailles.

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