La communauté littéraire haïtienne pleure la perte de Frankétienne, un pilier de la culture et de l’intégrité artistique. StarUne Magazine vous dévoile les circonstances entourant le décès de cet écrivain prolifique, qui nous a quittés à l’âge de 88 ans.
Surnommé le « Mapou » de la littérature haïtienne, Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d’Argent, plus connu sous le nom de Frankétienne, né le 12 avril 1936 à Ravine Sèche, dans l’Artibonite, s’est éteint le jeudi 20 février 2025. L’écrivain haïtien est « ale nan peyi Alada ».
Frankétienne, est décédé chez lui à Delmas 31 après un déjeuner tranquille avec son épouse, Marie-Andrée Manuel Étienne. Mariés depuis 1970, ils ont partagé plus de 55 ans ensemble. L’écrivain a fait part à sa femme d’une douleur abdominale avant de décider d’aller se reposer dans sa chambre, où il ne s’est malheureusement jamais réveillé, a-t-elle confié à Dangelo Néard.
Cette information a été divulguée par le directeur général de la Bibliothèque nationale d’Haïti, ce vendredi 21 février, lors de la matinale « Premye Okazyon » sur Radio Caraïbes. Le journaliste culturel a évoqué que l’artiste avait « pris un visa pour la lumière », une expression qu’il affectionnait particulièrement. Il avait même écrit un livre intitulé « Visa pour la lumière ».
Frankétienne, issu d’un viol subi par une adolescente haïtienne de 14 ans et d’un père américain très âgé qu’il n’a jamais connu, a souvent évoqué cet aspect de sa vie comme une source d’inspiration pour son œuvre majeure « H’éros chimères », un « roman familial » qui a remporté le Prix Carbet en 2002.
L’écrivain prolifique était un modèle d’intégrité et d’honnêteté. Il avait prédit qu’il mourrait en 2020 à 84 ans, mais il a finalement vécu quatre années de plus. Dans l’une de ses pièces, le cofondateur du mouvement littéraire « Spirale », aux côtés de René Philoctète et Jean-Claude Fignolé, a écrit : « Pòtoprens anvi fanm gwo midi. Pòtoprens anvi san. Pòtoprens make kadav. »
