La disparition de Franckétienne, icône de la culture haïtienne, révèle de graves insuffisances dans le système d’urgence du pays. Le manque de réactivité des agents du Centre ambulancier national (CAN) a conduit à une perte tragique.
La fin funeste de l’icône du mouvement spiralisme aurait pu être évitée. Selon les récits de sa veuve, Marie-André Manuel Étienne, les ambulanciers du Centre ambulancier national (CAN) contactés d’urgence après son malaise ont choisi de s’attarder sur des détails insignifiants, comme l’âge de Franckétienne ou s’il avait de la fièvre, plutôt que de répondre rapidement à la détresse de la famille.
Marie-André souligne qu’avec une intervention adéquate, Franckétienne, âgé de 88 ans, aurait pu être sauvé le 20 février 2025. Dans une interview poignante accordée à Radio Kiskeya, elle a décrit des moments où les questions futiles des ambulanciers ont entravé une réponse vitale, laissant ainsi l’écrivain haïtien le plus prolifique dans une situation critique.
Après les conseils de son médecin, la famille a dû relancer le CAN pour obtenir une ambulance. À leur grande consternation, les agents ont fini par admettre qu’aucun véhicule n’était disponible, alors que l’état de santé de Franckétienne continuait de se détériorer. Cette inaction insupportable a conduit Marie-André à conclure que les ambulanciers semblaient plus intéressés à faire passer le temps qu’à sauver une vie.
Franckétienne, malgré sa contribution significative à la culture haïtienne, vivait modestement et n’a jamais reçu de soutien de l’État. Sa veuve souligne ce contraste entre ses accomplissements et le manque de reconnaissance formelle, ayant dédié sa vie à l’éducation de la jeunesse, en tant qu’enseignant dévoué au Lycée national de Pétion-Ville.
Le décès du « Mapou » de la littérature haïtienne laisse derrière lui une douleur insupportable pour sa famille et son pays. Sa tragédie appelle à une réforme urgente des services d’urgence, afin que sa mémoire ne soit pas vaine et que d’autres vies soient épargnées.