Quatre ans après l’assassinat du président Jovenel Moïse, son fils, Joverlein, crie toujours sa douleur. Le chanteur lui rend hommage dans une chanson poignante baptisée « 6.2.3 », en référence à un numéro qui ne sonnera plus jamais.
Le 7 juillet 2025, Joverlein Moïse a dévoilé sa nouvelle chanson intitulée « 6.2.3 ». Une date symbolique, marquant les quatre ans jour pour jour de l’assassinat de son père, le président haïtien Jovenel Moïse, tué dans sa résidence à Pèlerin 5 par un commando armé, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021.
Ce titre, profondément intime, est un cri de douleur. Une prière mise en musique. Un fils qui continue d’appeler un père disparu. À travers les paroles, il exprime l’impossibilité de faire son deuil, l’absence insupportable et le vide laissé par ce père.
Joverlein a confié chez « Guy Wéwé Network » que le titre fait référence aux trois premiers chiffres d’un numéro de téléphone — le 623… en réalité — qui appartenait autrefois à son père. L’ancien président l’avait conservé pendant plus de vingt ans jusqu’à son assassinat.
Pour l’artiste, ce numéro représentait bien plus qu’un simple contact : c’était « le numéro d’urgence pour joindre papa », celui qu’il composait instinctivement en cas de danger.
« Je l’ai appelé et écrit des centaines de fois, cette nuit-là », a-t-il confié au micro de l’animateur Guy Webern Guerrier. Comme si, au bout du fil, papa allait décrocher le soir tragique de l’assassinat.
Le natif de Carrefour a composé ce numéro dans un réflexe de détresse et d’impuissance, comme pour appeler son père à l’aide, même après l’irréparable. « 6.2.3 » est ainsi née de ce cri silencieux, transformé en chanson.
Le chanteur, aujourd’hui âgé de 33 ans, dit avoir écrit « 6.2.3 » pour extérioriser sa peine, mais aussi pour faire vivre la mémoire de son père. Ce morceau vidéoclipé est à ses yeux une lettre ouverte, une conversation suspendue, un message qu’il ne pourra jamais livrer de vive voix.
« 6.2.3 » n’est pas simplement une chanson. C’est un cri du cœur. Un hommage vibrant. Et une manière, pour Joverlein Moïse, de dire qu’il n’oubliera jamais.
À écouter avec le cœur.
