Une nouvelle voix s’élève dans le conflit judiciaire opposant Fabrice Rouzier à Joé Dwèt Filé. Le petit-fils de Julien Jean, plus connu sous le nom de Frère Dodo, dévoile des pratiques controversées autour de l’utilisation de la voix et de l’image de son légendaire grand-père dans la chanson « Je Vais ».
Ce nouveau rebondissement vient dynamiser ce dossier qui risque d’être le procès du siècle dans l’HMI. Le talentueux producteur haïtien Fabrice Rouzier a intenté le 22 avril une action en justice à New York contre le chanteur franco-haïtien Joé Dwèt Filé pour violation de droit d’auteur.
Voilà, Fabrice doit lui-même désormais faire face à des accusations concernant l’usage non consenti de la voix et de l’image de Julien Jean, membre du groupe Frères Dodo, fondé le 13 mars 1980.
Le litige prend une dimension inattendue avec l’intervention d’un membre de la famille de Frère Dodo. Le petit-fils de Julien Jean, lors d’un live TikTok récemment avec l’animateur Carel Pedre, a affirmé que son grand-père n’avait jamais consenti à l’utilisation de sa voix dans le remix « Je Vais », adaptation de sa chanson « Ti Tass » sortie en 1985.
Au cours de cet entretien, il a révélé que c’est lors d’une fête chez Fabrice Rouzier, à Bois Moquette, Pétion-Ville, que l’entrepreneur Jean-Marc Appolon a sollicité son grand-père pour chanter « Ti Tass » pour lui. « C’est ainsi qu’ils ont enregistré sa voix sur une cassette », a-t-il expliqué.
Au jeune homme d’ajouter : « Cet enregistrement n’avait rien d’une session studio officielle », précisant l’absence de tout accord formel ou rémunération pour cela. Ce témoignage souligne des pratiques informelles qui soulèvent des questions éthiques dans l’industrie musicale haïtienne (HMI).
Pendant la fête, l’équipe de Rouzier aurait également filmé Julien Jean. « Mon grand-père n’a donné à ces gens aucun droit sur sa voix ou son image », a affirmé le petit-fils, révélant que Julien Jean a découvert l’exploitation de son image en même temps que le grand public, soit au cours de l’année 2002, date de la sortie de l’album « Haïti Twoubadou volume 3 » de Fabrice Rouzier et Clément (Keke) Bélizaire.
Le cas de Frère Dodo pourrait être un catalyseur pour une réforme des pratiques dans l’industrie musicale haïtienne, assurant que les créateurs reçoivent le crédit et la rémunération qu’ils méritent, rappelant que chaque voix, chaque note, mérite d’être respectée et protégée.
Alors que la date du procès entre Fabrice Rouzier et Joé Dwèt Filé avance à grands pas, il est clair que cette affaire dépasse le simple cadre d’une dispute judiciaire. Elle lève le voile sur les pratiques souvent opaques entourant l’exploitation des œuvres musicales des artistes au sein de l’HMI, notamment ceux dont les œuvres constituent le patrimoine culturel du pays.