Fans tués, en deuil et en fuite : le silence des artistes de l’HMI, un accord tacite à la violence

La violence en Haïti atteint des sommets tragiques, laissant les fans des artistes de l’industrie musicale haïtienne (HMI) dans une attente désespérée d’un mot, d’une note, d’un geste de soutien. Ces voix influentes peuvent-elles encore rester silencieuses ?

Quotidiennement, dans les rues agitées des villes et quartiers tels que Port-au-Prince, Delmas, Croix-des-Bouquets, Kenscoff, Solino, Tabarre, Carrefour-Feuilles et Savien, les balles des terroristes de la coalition « Viv Ansanm » continuent de faucher des vies innocentes. Et ceux qui ont toujours soutenu leurs idoles fuient leurs foyers et pleurent leurs morts. Aucune note de musique, aucun cri de solidarité sur les réseaux sociaux ne résonne en leur nom.

Le pays est en deuil. Rutshelle Guillaume, Richard Cavé, T-Joe Zenny, Arly Larrivière, Darline Desca, Tony Mix, Mickael Guirand, Shabba, Richie, Izolan, Baky, Enimò Haïti, Wendyyy, et bien d’autres grands noms de la scène musicale haïtienne restent dans l’ombre, laissant leurs fans, ceux qui ont contribué à construire leur renommée, orphelins de soutien moral et émotionnel.

Ces artistes doivent se souvenir, s’ils en étaient conscients, que leur pouvoir réside dans leur capacité à inspirer et à unir. Leur silence actuel est non seulement surprenant, mais il prive le peuple d’une force unificatrice essentielle.

Historiquement, les artistes ont joué un rôle crucial dans la mobilisation sociale et le changement. Leurs chansons ont souvent été des hymnes de résistance. En temps de crise, leur influence dépasse les frontières, galvanisant les masses et inspirant l’action collective.

Dans une société, comme la nôtre, en proie à la violence, les artistes ont la responsabilité de prendre position. Leur art ne doit pas seulement divertir, mais aussi éveiller les consciences. Une chanson, un message, même un simple geste de solidarité peut redonner espoir à une nation en détresse.

L’histoire regorge d’exemples d’artistes qui ont utilisé leur plateforme pour dénoncer l’injustice. De Bob Marley à Nina Simone, en passant par Fela Kuti, Bob Dylan, et Manno Charlemagne, leurs voix ont transcendé les barrières culturelles et politiques, apportant un changement tangible. Les artistes de l’HMI ont la même puissance à leur disposition ; il est temps qu’ils l’utilisent pour le bien de leur pays.

L’heure de l’action est venue. Il est impératif que ces artistes sortent de l’ombre et prennent position. Que ce soit par des chansons, des messages sur les réseaux sociaux ou des participations à des initiatives humanitaires, chaque action compte. Leur silence équivaut à un consentement tacite à la violence. Ils doivent agir, non seulement pour leurs fans, mais pour l’avenir d’une Haïti qui aspire à la paix et à la justice. Le mutisme n’est plus une option.

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