KANIS n’est plus, un départ trop lourd à porter

L’absence de la rappeuse KANIS laisse – et continue de laisser – une marque indélébile sur l’industrie musicale haïtienne (HMI). Son départ a laissé un vide inconditionnel chez ses fans en Haïti.

En Haïti, la rappeuse KANIS ne s’est pas fait prier pour aimer. Les mélomanes sont hantés par elle. Les effets personnels causés par l’assaut de sa perte sur les passionnés du rap haïtien sont multiples. Leur réaction est aiguë et profonde.

Il y a plus de 4 ans, KANIS, la rappeuse, a pris la décision de tourner le dos à l’HMI. En décembre 2019, elle a signé chez Sony Columbia France. Depuis lors, son objectif est la France.

L’artiste et compositrice haïtiano-américaine, primée à plusieurs reprises, sous contrat avec le prestigieux label Sony Music France, ne produit qu’en français. En six mois, peu de temps après son arrivée dans l’Hexagone, elle a appris cette langue.

Un choix qui continue de fouetter le mécontentement chez ses fans en Haïti. Même après plus de 4 ans, le divorce pour eux est impossible, tout comme le départ est difficile à porter. « Manzè t ap kraze HMI la plate deja wi si l pa t al foure kò l nan mache fransè a », peut-on lire dans la section commentaire sur le compte IG de la rappeuse, qui avoue trouver son inspiration dans la riche culture et l’influence musicale innée d’Haïti.

De son vrai nom Niska Pascal Garoute, Kanis a su marquer les esprits tant par son style musical unique que les mélomanes qualifiant de « Bad girl sound » que par sa beauté et son art puisqu’elle est aussi danseuse, peintre et Designer.

Mais malgré les succès, l’appréciation qu’ont eu ses tubes, la jeune rappeuse a dû abandonner le marché musical haïtien pour se tourner vers le marché français, car son talent ne suffisait pas dans une HMI où l’on doit payer pour qu’on puisse diffuser votre musique, ou pour pouvoir jouer dans un club, dans un pays où le droit d’auteur n’est qu’un mythe.

Depuis son départ, de nombreux amateurs de musique affirment ressentir un vide en l’absence de la « Queen rappeuse ». Que personne d’autre ne pourra apporter à l’industrie musicale haïtienne ce que KANIS y avait apporté, estiment-ils.

Texte : Dichi Joseph

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