La journaliste Nancy Roc, aujourd’hui installée au Canada, revient sur les accusations d’agressions sexuelles visant le chanteur québécois d’origine haïtienne Luck Mervil. Elle affirme avoir alerté dès 2018, sans être écoutée. Son témoignage, ignoré à l’époque, prend aujourd’hui une résonance glaçante.
En 2018, alors qu’elle vivait à Montréal, Nancy Roc confie avoir dénoncé Luck Mervil auprès d’une figure du milieu culturel haïtien, Hugline Jérôme. Elle l’accusait d’avoir violé sa propre nièce de 17 ans. La réponse reçue ? Du mépris, des insultes et le silence. « Li te joure m tankou yon chen », se souvient la journaliste canado-haïtienne comme si c’était hier.
Sept ans plus tard, la justice québécoise confirme ce que Nancy redoutait : Luck Mervil est reconnu coupable d’agression sexuelle pour des faits remontant à 2000. L’ex-chanteur de 57 ans du groupe Rudeluck a été arrêté en novembre 2023, puis condamné en août 2025 par la Cour du Québec.
La victime, âgée de 19 ans à l’époque, a témoigné avoir été droguée, puis agressée sexuellement dans une chambre d’hôtel, après avoir rencontré Mervil dans un bar de Rimouski. Les faits se sont déroulés après un spectacle de la Saint-Jean-Baptiste.
Pour Nancy Roc, ce verdict n’est pas une surprise, mais un douloureux rappel du prix du silence et du rejet subi par les femmes qui osent parler. « On m’a traitée comme une menteuse. Aujourd’hui, c’est la justice qui parle à ma place », dit-elle avec amertume.