Réapproprions nos traditions : pourquoi célébrons-nous le 15 août et pas le 14 août ?

En Haïti, la célébration du 15 août pour l’Assomption de la Vierge Marie fait souvent ombrage à une date clé de notre histoire, le 14 août 1791, nuit où des esclaves ont initié la révolution haïtienne. Cet article met en lumière les origines de cette fête importée, son impact sur notre culture, et l’urgence de valoriser nos propres traditions.

Les origines de l’Assomption remontent au roi Louis XIII de France, qui a popularisé cette célébration. Incapable d’avoir un enfant avec sa femme, Anne d’Autriche, ils ont prié la Vierge Marie pour un fils. En Orient, les chrétiens parlent de la « Dormition de la Vierge », une fête instituée par l’empereur Maurice.

C’est le 1er novembre 1950 que le Pape Pie XII a affirmé la foi de l’Église en l’Assomption de la Vierge Marie, un dogme fondamental pour les catholiques. En Haïti, cette tendance judéo-chrétienne se renforce, négligeant les traditions et valeurs ancestrales du pays.

La nuit du 14 août 1791 reste en veilleuse. Sous les ordres de Boukman, des esclaves bien motivés ont initié une révolution qui a marqué l’histoire et éradiqué l’impérialisme français en Haïti. Pourtant, cette date historique est souvent oubliée au profit du 15 août.

Depuis longtemps, l’Église catholique en Haïti bafoue les valeurs haïtiennes. Elle a diabolisé notre culture et a mené deux campagnes prétendument anti-superstitieuses pour éradiquer en vain le vaudou. Ce mépris envers nos traditions persiste à porter préjudice à notre identité culturelle.

Le 15 août marque également le 354ème anniversaire de la ville du Cap-Haïtien, une fête patronale célébrée dans plusieurs communes comme Les Cayes, Ouanaminthe et Petit-Goâve. Cependant, cette fête importée éclipse nos propres commémorations historiques.

En ce moment où le pays traverse des difficultés économiques et sociales, célébrer une fête étrangère aggrave notre situation. L’État, qui se déclare laïque, continue d’accorder des privilèges à l’Église catholique, accentuant l’acculturation.

Il est urgent de revaloriser nos propres traditions et de reconnaître l’importance de dates comme le 14 août 1791 dans notre histoire. En redonnant à nos valeurs la place qu’elles méritent, nous pourrons renforcer notre identité culturelle et nationale.

La célébration du 14 août devrait être réhabilitée pour honorer notre histoire et nos héros. Valorisons nos traditions et résistons à l’acculturation qui menace notre identité.

Par : Jeff Jean

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *