Sous le thème « Revenons à la voix active », l’auteur et poète Ricardo Boucher anime un atelier d’écriture et de performance poétique du 4 au 9 août 2025. Une semaine de création, d’engagement et de transmission, dédiée à la jeunesse des quartiers oubliés.
C’est dans les couloirs précaires des camps de déplacés que Ricardo Boucher a choisi de poser ses bagages littéraires. À travers son atelier, le poète de rue tend la plume à une jeunesse trop souvent réduite au silence. De Solino à Fort National, en passant par Carrefour-Feuilles, il invite ces jeunes à écrire, déclamer, exister. Dans chaque mot jeté sur le papier, il y a une revanche sur l’oubli, un refus de l’effacement.
« Revenons à la voix active » n’est pas un simple slogan, c’est une philosophie. Dans un contexte où la violence, l’exil et l’exclusion rongent l’espoir, cet atelier devient un acte de résistance culturelle. Il permet aux jeunes déplacés et marginalisés de transformer leurs blessures en beauté, leur colère en création.

Ricardo Boucher ne vient pas imposer une parole : l’auteur de « Ni pays ni exil » paru en novembre 2024 vient réveiller celles qu’on a voulu éteindre. Là où l’État échoue à tendre la main, la poésie, elle, s’installe. Et ce sont des vers, des cris, des textes puissants qui émergent, comme des armes pacifiques contre l’indifférence.
Parce qu’Haïti ne changera pas sans ses quartiers, et que ses quartiers ne changeront pas sans leurs voix, cet atelier est bien plus qu’un projet littéraire : c’est une promesse. Celle que la parole, même murmurée, peut renverser le silence. Et que la poésie, dans la bouche d’un jeune de Solino, Fort National ou Carrefour-Feuilles, peut tout simplement être révolutionnaire.