Le 8 août dernier, Anie Alerte a offert au public capois une scène digne d’un film : une arrivée à cheval, vêtue d’un Karabela orné d’un « vèvè » d’Erzulie Dantor. Un moment si marquant qu’il a poussé Yole Derose, légende de la chanson haïtienne, à sortir de sa réserve pour lui rendre hommage.
Sur le boulevard du Cap-Haïtien, l’atmosphère était électrique lors de la première du groupe Zile en Haïti. Soudain, Anie Alerte, la chanteuse, apparaît, avançant fièrement sur un cheval blanc, son Karabela flamboyant portant la carte géographique d’Haïti et le symbole sacré d’Erzulie Dantor, Loa de la guerre et protectrice dans le vaudou haïtien. Une vision qui a instantanément captivé la foule.
Sur Facebook, Yole Derose n’a pas caché son admiration : « On n’est bien que chez soi ! Mizik se lavi… Sèl Lanmou k ap rete. » Une déclaration rare venant de cette grande dame de la musique haïtienne, peu habituée à commenter les performances d’autres artistes, mais qui a jugé nécessaire de saluer l’audace et la force de cette prestation.
Pour de nombreux observateurs, cet hommage est bien plus qu’un simple compliment : c’est la reconnaissance d’une aînée envers une artiste qui repousse les frontières de la scène haïtienne. L’image d’Anie Alerte à cheval, portée par les mots de Yole Derose, restera comme l’un des instants les plus forts de cette année musicale.
Avec ce geste, Yole Derose rappelle que la musique haïtienne est une histoire de transmission, d’inspiration et d’amour. Quand une légende encense une étoile montante, c’est toute la culture qui brille encore plus fort.
